Résister

L’acceptation est rarement spontanée, particulièrement face à une situation difficile comme la perte d’un emploi, la maladie, une relation de couple insatisfaisante, des difficultés financières ou une trahison.

Quand on fait face à une réalité souffrante, c’est difficile et contre intuitif d’accepter, on résiste spontanément, on se bat, on ne veut pas vivre cette difficulté et la panoplie d’émotion déclenchées par cette réalité.

On peut vivre un choc, de la tristesse, de la colère et plusieurs autres émotions désagréables. Le processus d’acceptation s’apparente beaucoup au processus d’un deuil. En fait, c’en est un, c’est le deuil de notre réalité qui a changé.

La clé pour avancer est l’acceptation de cette nouvelle réalité, peu importe qu’elle soit banale comme une crevaison, ou intense comme la perte d’un être cher.

Je vous invite à aller lire cet article qui parle des étapes du processus du deuil pour en apprendre davantage. Cliquez pour lire l’article.

Pourquoi accepter?

Parce que la résistance et le combat face à la réalité difficile nous maintiennent dans l’inconfort et l’insatisfaction. Parce que lorsque je résiste à une réalité désagréable, je ne suis pas libre intérieurement et je ne suis pas libre de faire avec cette réalité pour avancer, je suis pris. J’ai aussi besoin d’accepter parce que la plupart du temps, il n’y a pas d’autre option que d’accepter.

Le but de l’acceptation est la liberté d’être et d’agir, de retrouver notre pouvoir face à la situation difficile à accepter.

Pourquoi c’est difficile d’accepter?

C’est difficile d’accepter parce la situation nous fait souffrir, d’où la présence de la résistance face à la situation.

« Par crainte de la douleur, nous essayons presque tous, à des niveaux différents, d’éviter les problèmes. Nous temporisons en espérant qu’ils disparaitront.

 

Nous refusons de les voir, prétendons qu’ils n’existent pas ou nous les oublions. Nous avons tendance à les contourner plutôt qu’à leur faire face, essayons d’y échapper plutôt que d’affronter la souffrance qu’ils nous imposent. »

 

– Scott Peck

Souvent, on résiste par peur de souffrir et par peur qu’en acceptant on reste pris dans la situation en question, on ne veux pas se résigner et avec raison, mais l’acceptation n’est pas résignation…

Résignation ou acceptation?

Quand on se résigne, on n’assume pas la responsabilité de notre vie, de notre bien-être et de notre liberté, on subit, on s’apitoie et on est victime de la situation. La résignation, contrairement à l’acceptation, nous prive de notre pouvoir de faire avec la situation.

« Se résigner, c’est abdiquer, démissionner, se soumettre, adopter une attitude de vaincu devant l’épreuve qui est considérée alors comme une sorte d’ennemie à ne plus combattre pour ne plus souffrir.

 

L’être qui se résigne subit. Il endure une situation difficile ou une personne menaçante en entretenant souvent de la rancoeur parce qu’il croit avoir épuisé ses ressources et qu’il ne sait plus comment agir pour se débarrasser de ce qui le rend malheureux. »

 

– Colette Portelance,

L’acceptation et le lâcher-prise p. 21

L’acceptation libère, allège et nous remet en contact avec nos ressources, notre pouvoir d’action, elle nous permet de faire avec la réalité, de lâcher prise et de nous créer.

Des pistes pour accepter

Accepter la situation, c’est d’abord conscientiser et accueillir qu’on est dans la résistance.

Ensuite, on avance vers l’acceptation par l’accueil des émotions souffrante déclenchée par cette réalité.

J’ai aussi besoin d’accepter le rythme de l’acceptation, elle ne se commande pas, elle ne se force pas, elle fait simplement partie du chemin que je vais devoir emprunter pour avancer. On peut accepter certaines situations difficiles en quelques minutes et d’autres peuvent nous prendre des années.

Souvent, pour avancer sur le chemin de l’acceptation, j’ai besoin d’accepter que pour l’instant, je suis incapable d’accepter, en ce faisant, je sort de la résistance et ça m’ouvre la porte l’acceptation.

La phrase « c’est comme ça pour l’instant » peut m’aider à accepter la situation en m’ouvrant la porte de l’acceptation dans le moment présent. De revenir à la réalité que je n’ai pas besoin d’accepter pour toujours, mais seulement m’ouvrir à cette réalité pour l’instant atténue la résistance.

Faire avec la réalité

Je me souviens du jour où j’ai pleinement accepté que j’étais obèse, j’ai arrêter de nier, de banaliser et de rationaliser. Je me souviens d’avoir été envahi par une profonde tristesse, par la peur intense de ne jamais arriver à perdre du poids, par la peur que mes problèmes de santé s’aggravent. J’ai été envahi par la honte de moi, de mon corps et d’en être rendu là.

Ce fut difficile d’accueillir et d’accepter ces émotions et d’accepter que malgré toutes mes tentatives pour perdre du poids, je n’y étais jamais arrivé.

Ce fut intense, désagréable et vraiment difficile, mais vous savez quoi, ce fut aussi libérateur. J’étais enfin face à la réalité et je reprenais du pouvoir sur ma vie en ayant un regard honnête sur moi. J’étais obèse, diabétique, je faisais de la haute pression et j’avais des sérieux problèmes intestinaux, bref, j’étais mal en point et j’avais besoin d’agir.

L’acceptation de mon obésité et des conséquences que cette obésité avait sur ma vie a eu comme impact que j’ai touché à mon goût de vivre, à mon besoin de m’occuper de ma santé et d’être bon pour moi face à cette réalité. C’est à ce moment que j’ai mis des choses en place pour m’occuper de moi, j’ai perdu 75 livres (34 kilos) dans les 6 mois suivants cette journée et j’ai réglé la plupart des problèmes de santé reliée à mon obésité.

L'acceptation de mon obésité m'a permis de me prendre en main et d'aller de l'avant avec ma snaté

L’acceptation me permet de me responsabiliser et de faire avec la réalité. C’est dans ce sens que l’acceptation est une clé pour avancer. Tant que je n’ai pas accepté la réalité de ma situation et toutes les émotions que ça me faisait vivre, j’étais pris dans les yoyos du contrôle et de la rechute face à mon poids.

L’acceptation, la clé pour aller de l’avant – Conclusion

Je vous encourage à garder en tête que l’acceptation est un des outils les plus importants face aux difficultés de la vie, c’est par elle que vous retrouverez votre pouvoir et votre liberté d’agir. L’acceptation est la base d’un mode de vie sain menant au bonheur, au bien-être et à la paix d’esprit. Il faut toutefois faire attention de ne pas accepter à tout prix, des fois, l’acceptation prend du temps, elle doit faire son chemin.

De plus, certaines choses ne doivent pas être accepté, la violence par exemple, j’ai besoin d’accepter que c’est une réalité que je peux vivre pour pouvoir m’en sortir, mais je ne dois pas accepter de la subir.

Récapitulatif:

– Le but de l’acceptation est de retrouver notre liberté d’être et d’agir face à la réalité à laquelle on résiste.

– Peu importe la situation souffrante que l’on vit, c’est difficile et contre intuitif d’accepter au départ.

– Le premier pas pour avancer vers l’acceptation est l’accueil de la résistance et des émotions vécu face à la situation à laquelle on résiste.

– J’ai besoin de respecter mon rythme pour accepter, des fois, accepter que je ne sois pas capable d’accepter est le premier pas pour ouvrir la porte de l’acceptation.

– La phrase « c’est comme ça pour l’instant » m’aide à accepter en m’ouvrant la porte de l’acceptation dans le moment présent.

À vous maintenant

Est-ce que vous vivez présentement une situation difficile à accepter? Est-ce que vous êtes pris dans la résistance et les défensives?

Merci d’avoir pris le temps de lire cet article, n’hésitez pas à me poser des questions ou à commenter, ça me fera plaisir de vous répondre.

Yannick Delorme Thérapeute en relation d’aide